Sous l’emprise de la peur

Depuis ce printemps 2020 règne une ambiance surréaliste. Au fond de moi, toujours la même paix profonde, immuable. Après huit années d’un engagement enrichissant, j’ai choisi en juin 2020 de mettre un terme à toutes mes fonctions au sein de l’association Exit Suisse romande. Ce temps libéré, je le consacre aujourd’hui à contempler un monde auquel je me désidentifie un peu plus encore, un monde majoritairement dominé par une pandémie de peur qui contamine le peuple et ses institutions.

Un monde devenu bipolaire

Voilà une bonne vingtaine d’années que je ne crois plus en l’avenir de cette humanité qui fonce dans le mur. J’observe aujourd’hui ses mécanismes les plus sombres avec encore plus de recul et une profonde désolation. Si rien ne peut affecter cette quiétude immense qui m’habite, mes yeux pleurent parfois au regard de la souffrance environnante. A travers une histoire de virus qui tue toujours moins que la fumée à elle-seule, je découvre un monde devenu bipolaire, disproportionné, sans nuance, ou s’opposent caricaturalement vérités étatiques et conspirationnistes.

En bon mougeon docile

Gavé par les chaînes d’info qu’il suit compulsivement, l’être humain contaminé par le dangereux virus de la peur semble tout avaler de ses dirigeants qui l’infantilisent et le restreignent, évidemment “pour son bien”, bafouant au passage toutes les libertés fondamentales d’une démocratie. En bon mougeon obéissant, il suit docilement le troupeau, appliquant sans le moindre discernement des mesures d’urgence parfois stupides, souvent incohérentes, qui finiront par devenir la norme pour les années à venir. Observer cela est pour moi totalement sidérant.
Le mougeon

De la peur à l’agressivité

Une agressivité règne partout dans les lieux publics, où certaines personnes gouvernées par la peur se sentent investies, dans un ultime élan de survie, de faire respecter l’ordre. En voici un exemple :

Il y a quelques jours, alors que je me déplaçais dans un centre commercial, une dame d’environ 70 ans m’a agressé verbalement en me barrant le passage avec son charriot. Débordante de colère, elle m’a fait remarquer que je ne me déplaçais pas dans le sens des flèches qui avaient été marquées au sol sept mois auparavant, quand le port du masque n’était pas encore obligatoire. Nous étions seuls dans un vaste couloir, tous deux masqués et pouvions nous croiser à une distance très largement sécuritaire. Mais à chaque fois que je me déplaçais latéralement dans le but de contourner cette dame, elle m’opposait son charriot en barrage afin de m’obliger à revenir sur mes pas. Lorsque j’ai calmement écarté son charriot de ma main afin de poursuivre mon chemin, elle est devenue hystérique et s’est mise à hurler en m’insultant avec rage. Son regard dégageait une telle haine à mon égard. Sans avoir prononcé le moindre mot, je venais pour cette pauvre dame de commettre le pire crime. Si ses yeux injectés de peur avaient été armés, je serais mort sur le coup.

Voilà une scène devenue tristement courante dans les lieux publics. Elle témoigne bien des comportements totalement déraisonnés qui peuvent être déclenchés par la peur.

Face à sa propre mortalité

La propagation du coronavirus place l’être humain face à la perspective de sa propre mortalité. Dans une soumission aveugle, il est prêt à tout pour se donner l’illusion d’y échapper : réduction de ses libertés, surveillance de ses déplacements, isolement, confinement… la prochaine étape consistant assurément à cesser de respirer.

Incapacité à relativiser dans la peur

Sous l’emprise de la peur, l’être humain perd toute relativité : Une simple consultation des chiffres officiels lui permettrait par exemple de constater que l’actuelle moyenne d’âge des morts du Covid (86 ans) est plus élevée que l’espérance de vie (83,6 ans). Étrange, non ?
Chiffres officiels Suisse en décembre 2020Chiffres officiels Suisse en décembre 2020
Mais alors, qui meurt réellement du Covid ? Meurt-on du Covid ou meurt-on avec le Covid ? Quelle proportion des morts du Covid étaient déjà engagés dans un processus de fin de vie ? … Voilà tant de questionnements pertinents. Malheureusement, la personne envoutée par la peur se retrouve incapable de toute réflexion personnelle. Elle est amputée de toute objectivité.

La peur vous fragilise

Vous qui craignez tant pour votre vie, il est peu probable que vous mourriez des suites du coronavirus, mais bien plus des peurs qui vous dominent et vous gangrènent peu à peu. Celles-ci vous fragilisent, vous transforment en véritable passoire. Elles sont autant de fissures vous rendant perméable et vulnérable, affaiblissant au passage votre système immunitaire.

La peur vous soumet

Comment mieux prendre le contrôle qu’à travers la peur ? Les mondes religieux et politiques ont une expérience millénaire de l’usage de la peur. Si vous lui donnez de l’emprise, elle finit immanquablement par vous reléguer au rang d’esclave :

  • Il y a moins d’un an, l’être humain défendait âprement sa liberté d’exercer un contrôle sur ses données personnelles. Aujourd’hui, il est prêt à être tracé et à donner aveuglément ses coordonnées à n’importe qui, dès l’instant où on lui promet que c’est “pour son bien”.
  • En 1942, un peuple s’est vu stigmatisé par l’obligation de porter une étoile visible sur les vêtements. Aujourd’hui, bon nombre de personnes sont enthousiastes à l’idée d’un passeport vert stigmatisant les “non-vaccinés” et limitant leurs droits et accès. Si les méthodes changent, les mauvais scénarios se répètent sinistrement.

Vous n’êtes victime que de vous-même

Personne n’est victime du moindre complot. Votre pire ennemi n’est pas l’État souvent accusé de conspiration, mais toutes les peurs que vous alimentez et qui finissent par vous gouverner. Chacun a l’entière liberté, à chaque instant, de leur accorder cette emprise, ou alors de s’en libérer. La période que nous vivons est sans doute déterminante puisqu’elle oblige chacun à des choix devenus vitaux.

Êtes-vous déjà mort ?

L’être humain dominé par ses peurs devient son propre prédateur, de loin plus redoutable que le coronavirus :

  • Il détruit ses propres richesses et saborde son économie par des mesures absurdes et disproportionnées.
  • Il s’enferme dans une prison qu’il croit sécuritaire, prêt à renoncer sans la moindre hésitation à toute humanité et liberté.
  • Il séquestre ses aînés qui finissent par mourir de solitude et de désespoir, coupés de ceux qu’ils ont aimés.

En résumé, quand il tente sous l’emprise de la peur de figer la vie à n’importe quel prix, il est en fait déjà mort.

Et vous, est-ce ce à quoi vous aspirez ?

Ce qui importe vraiment

N’ayez pas la prétention de changer ce monde car on ne combat la folie humaine que dans l’escalade. Vous pouvez seulement choisir qui vous êtes dans le contexte actuel. Ainsi, vous vivez l’expérience d’un monde illusoire qui n’est pas en lui-même une finalité. Seuls vos choix et attitudes face à celui-ci importent.