Qui n’a pas affirmé un jour dans sa vie : “L’amour, ça fait souffrir” ? Cette équation liant directement ou indirectement “amour” et “souffrance” est profondément ancrée en l’être humain, qui dans sa quête compulsive de l’amour ne cesse de se brûler les ailes en le cherchant à travers autrui.
La quête
Cette quête de l’amour est en fait une quête de complétude. L’être humain identifié à son corps physique, à sa personnalité a fini par se couper de son essence, de son âme qui elle est entière. Un des buts de la vie est sans doute de retrouver et d’incarner cette complétude.
L’amour n’est pas un besoin, une nécessité de recevoir, de trouver à l’extérieur… L’amour est totalement gratuit, il émane. Toute nécessité de trouver l’amour autour de nous est une fuite, une vaine tentative visant à combler une part de soi dont on s’est coupé.
Renoncer au cycle infernal
Seul le renoncement permet de sortir du cercle infernal, de l’illusion. Le chemin est parfois long. Il consiste principalement à renoncer aux multiples conditionnements culturels et religieux profondément ancrés en nous par les générations qui nous ont précédé.
Pas de méthode miracle
Ce retour à soi ne peut se faire sous anesthésie générale. Celui ou celle qui recherche la formule magique instantanée et indolore, la méthode qui permettrait de ne pas se confronter à ses blessures et ses illusions, s’engage dans une autre fuite menant immanquablement à la désillusion.
Voici quelques pistes qui pourront vous accompagner sur ce chemin chaotique à la rencontre de vous-même, si vous le choisissez :
• Se donner de l’amour
Commencez par cesser de vous blâmer, de vous juger à chaque fois que vous rencontrez une part de vous qui vous déplaît. Laissez l’autoflagellation à ceux qui l’ont prônée durant des siècles et donnez-vous de l’amour, tout l’amour que vous méritez. Posez vos mains avec bienveillance là où vous sentez que votre être souffre ou n’est pas en harmonie. Vos mains sont les terminaisons de votre coeur. Seul l’amour peut panser et guérir vos blessures. Soyez patient et bienveillant à votre égard !
• Aucun contrôle possible
Acceptez que vous ne contrôlez rien, que si vous pouvez choisir de vous engager sur ce chemin, vous ne pouvez le planifier.
• Désidentification
Votre corps vous permet de traverser l’expérience, mais vous n’êtes pas votre corps. Prenez soin de lui, habitez-le, sans pour autant vous y attacher. Vous n’êtes pas non plus votre personnalité. Celle-ci est une construction vous permettant de survivre à ce sentiment d’incomplétude.
• Amusement et autodérision
Observez tout cela avec distance et amusement et ne soyez pas surpris de rire parfois en observant la futilité ou l’insignifiance de certains mécanismes qui vous animent. L’autodérision est la plus précieuse alliée car elle permet de retirer toute emprise aux constructions mentales qui vous maintiennent dans le cercle infernal. Plus vous progressez dans ces retrouvailles avec vous-même, plus la vie vous apparaît comme une grande farce qui n’a comme seuls buts l’apprentissage par l’expérience et la croissance de votre âme.
La sortie du tunnel
La lourdeur finit par céder sa place à la légèreté. Plus rien n’est grave, puisque vous êtes habité par la conscience profonde d’exister au-delà de l’expérience corporelle que vous traversez. L’incarnation peut alors être vécue pleinement, sans attachement, tout en vous réjouissant du retour à la maison.
En conclusion
Étrangement, lorsque cette reconnexion à soi aboutit, la quête de l’amour se dissout. Vous en riez très fort ! Comment le soleil aurait-il pu se mettre en quête de la lumière ? Ce manque à combler à travers autrui n’est plus. Le besoin d’être aimé s’est évaporé. L’amour est là au plus profond de vous et il ne peut qu’émaner, sans attente.
Ainsi vous devenez la fontaine emplie qui peut déborder vers l’extérieur, sans crainte de manquer d’eau.